Rando Mont Blanc
Séjour Alpin en ce mois de Septembre avec 4 passionnés de Montagne: Yannick, Greg, Tony, et Bernard. La météo n’est pas des plus clémentes puisque des nuages, orages et vents forts sont annoncés. Après une première matinée à regarder les sommets embrumés, écouter un concert traditionnel Bavarois à Chamonix, un passage à la mer de Glace (ou plutôt mer de nuage) et une bonne averse en redescendant en courant, nous avons passé la nuit dans la belle Auberge de Bionnassay (1320 m), aux pieds des sommets Alpins.
Le lendemain nous avons rejoint dans la brume le tramway du Mont Blanc au Col de Vozat (1653 m), qui nous a emmené au Nid d’Aigles (2380 m). Nous avons fait une rando très sympathique sous un beau soleil avec en contrebas la vallée verdoyante, devant nous les rochers escarpés, glaciers et pentes enneigés et tout autour de superbes sommets, dômes et aiguilles avec un ciel bleu turquoise.
Après avoir escaladé un long mur de rochers escarpés et son fameux couloir, nous sommes arrivés après 1500 m de dénivelé dans le nouveau refuge du Goûter ( 3835 m) ouvert en Juin dernier. Tout autour de nous la neige brille et nous découvrons une mer de nuage à perte de vue. Cet après midi on se repose car le réveil va sonner très tôt demain matin.
Jour J, levé 3h, certains ont du mal à sortit des lits confortables (si, si!) du grand dortoir du Goûter, mais moi je me lève et saute du lit excité à l’idée de randonner de nuit sur le plus haute montagne d’ Europe. Après le petit déjeuner et s’être équipé de nos piolets, crampons, cordes et autres frontales, nous sortons dans une nuit sombre et un vent glacial. La météo annonce des vents violents mais pas de nuage à l'(horizon), c’est déjà-ça. Nous faisons deux cordées et faisons route vers les cimes sombres et mystérieuses. Au loin on observe des points qui scintilles et s’agitent, ce sont les premières cordées qui se confondent avec les étoiles.
Le vent est violent et nous fouette le visage. On avance lentement à la lumière de nos frontales et malgré certaines craintes de mes compagnons, nous montons encore et encore.
Arrivés au niveau du Dôme du Goûter, le vent redouble de puissance. A plus de 4000 m en pleine nuit, il fait froid, mais avec un vent qui dépasse avoisine les 80km/h, c’est pire. Mais je n’ai pas froid et je suis plus motivé que jamais pour continuer.
A quelques centaines de mètres du refuge Vallot, nous croisons les premières cordées qui redescendent et nous lancent sans s’arrêter « trop de vent pour continuer ». Après une hésitation nous allons quand même jusqu’au refuge Vallot (4362 m), nous abriter et surtout nous réchauffer. Certains d’entre nous ont très froid aux mains, je profite également de ce moment pour me frictionner les pieds qui en effet ne sont pas chauds du tout. Personne n’a atteint le sommet et nous ne sommes plus que 3 équipes dans le refuge, dont 3 Polonais très sympas, à espérer une accalmie.
Le sommet est juste à côté, mais on entend le vent qui souffle de plus belle. La dernière partie qui nous attend est très escarpée et la moindre rafale de vent peut être fatale. Finalement on se résout à faire demi-tour. En sortant du refuge, les premières lueurs du jours apparaissent et je vois le Mont Blanc juste à côté, il semble tout prêt, mais pourtant encore quelques centaines de mètres plus haut. Quelques photos et je rejoins mes partenaires. Les Polonais nous emboîtent le pas et nous redescendons toujours sous le vent tumultueux.
Après un détour en haut du Dôme du Goûter et un dernier regard vers le Mont Blanc, nous redescendons. Au loin la dernière cordée tente d’avancer au dessus du refuge Vallot; nous ne saurons pas si ils y sont parvenus. Le retour est très long mais si beau! Un vrai régal pour tous les sens. Et finalement, après plus de 3000 m de descente, nous atteignons l’auberge de Bionnassais pour déguster une terrible fondue savoyarde tout de même méritée (merci au cuisto). On se refait la journée et on parle déjà de nos prochaines aventures. Un grand merci à Yannick pour avoir organisé cette belle rando. Vivement la prochaine aventure, et pour le sommet du Mont Blanc, ce n’est que partie remise…
Face à la force des éléments il est bon de savoir renoncer pour pouvoir mieux en profiter une autre fois!
Bravo pour ces superbes photos!